Débat d’orientation budgétaire 2019 : 4 années de gestion déficitaire !

Le débat d’orientation budgétaire est un moment de vérité, parfois dur pour la majorité municipale, comptable de sa gestion des finances de la commune. Sur la base des informations obligatoires transmises par la Mairie de Bédarrides aux élus du Conseil municipal, nous vous alertons depuis 2016 sur la grave dégradation de la situation financière de la Ville.

Hélas, malgré l’appel constant des élus de l’opposition à une bonne gestion des deniers publics, prélevés sur les contribuables, les années de cette deuxième partie de mandat se suivent et se ressemblent.

En 2018, pour la troisième année consécutive, les dépenses ont été supérieures aux recettes, tant en section de fonctionnement qu’en section d’investissement.

En 2016, le résultat de l’exercice 2016 était négatif avec un solde d’exécution à – 243 666 € et une capacité d’autofinancement nette de – 236 379€. En 2017, le solde d’exécution était négatif à – 680 824 € et la capacité d’autofinancement nette de – 358 420 €. En 2018, le solde d’exécution est encore négatif à – 360 151,32€, la capacité d’autofinancement nette aussi, alors que le produit des impôts locaux a progressé de +10% (soit de 220 928€), suite à l’augmentation des bases et des taux d’imposition communaux votés l’an dernier.

En 2019, les projections de la municipalité montrent que le résultat restera très largement négatif à hauteur de – 552 613€. C’est inacceptable.

Nous n’avons jamais eu à déplorer une si mauvaise gestion financière à Bédarrides.

Qu’en sera-t-il les années suivantes ? Les élus de l’opposition ont demandé une vision prospective supérieure à un an, dans le respect de l’obligation qui demande aux collectivités locales de la produire aux élus du Conseil municipal. Les élus de l’opposition attendent cette projection financière obligatoire.

Année après année, pour équilibrer le budget, la municipalité puise dans les réserves financières héritées du mandat précédent, à utiliser en cas de coups durs, pour éviter l’augmentation de la pression fiscale. Elles s’élevaient à plus de 1,3 M€ fin 2013. En 2018, le niveau de ces réserves financières a été divisé par 2. Combien va-t-il en rester fin 2019 ?

Autre sujet d’interrogation : où ont été mis en réserve les 500 000 € de prime d’assurance perçus pour financer les travaux de dépollution de la friche Canissimo suite à l’incendie de 2015, qui n’ont pas encore été réalisés. Cet argent est-il dépensé à d’autres choses ?

Quels sont les facteurs d’explication de cette gestion déficitaire devenue chronique ?

En 2018, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2 fois plus vite que les recettes. Aucune mesure n’est prise par la municipale pour mettre un frein à cette dynamique très alarmante, malgré le discours affiché qui ne dupe plus personne. On se retrouve comme avant 2008.

« Le ratio de rigidité des charges est de 70.52%, taux nettement supérieur au seuil critique de 55 %. Le financement de l’investissement devient problématique », souligne une analyse financière réalisée en 2018 par la Direction des finances publiques sur les années 2013 à 2017, dont l’intégralité du document n’a pas été remis pour information aux élus du Conseil municipal.

La poursuite de l’augmentation de la masse salariale est vertigineuse et affolante. Lors du débat d’orientations budgétaires tenu en mars 2018, une augmentation de +4,3 % était annoncée sur ce poste majeur de dépenses pour la commune, alors que des communes aux gestions vertueuses visaient les 0% d’augmentation. En 2018, l’augmentation des dépenses de personnel a été de +7,10%. C’est le signe confirmé d’une très mauvaise gestion du personnel. Aucun véritable effort n’a été fait sur cette dépense rigide majeure qui représente toujours largement plus de 60% des dépenses réelles de fonctionnement de la commune.

Les dépenses en faveur de la vie associative se sont élevées en 2018 à hauteur 245 019,10 €, contrairement aux 194 947,85 € annoncés dans le débat d’orientations budgétaires tenu en mars 2018, manifestement très insincère. La commune annonçait pourtant qu’« il ne pourrait être dépensé plus, dans l’objectif de faire des économies  n’allouerait en 2018 pas plus de et qu’il ne pourrait être dépensé plus». Pourquoi une telle explosion des dépenses ? Quelles associations en a tiré profit ? La répartition a-t-elle été équitable ? Les élus de l’opposition n’ont obtenu aucune réponse à ces questions.

Sur le plan des emprunts, l’analyse financière réalisée en 2018 par la Direction des finances publiques sur les années 2013 à 2017 souligne que « Le niveau d’endettement de la commune n’est pas de nature à compromettre les équilibres fondamentaux du budget ». La situation d’endettement est normale, très loin des seuils critiques à ne pas franchir. 

Sur le plan intercommunal, en 2019, la commune de Bédarrides sera pour la deuxième année consécutive débitrice au sein de la nouvelle intercommunalité à hauteur de 120 000 € alors qu’elle ne l’était pas au sein de la CCPRO, qui versait à la commune chaque année des reversements (fonds de concours et allocation de compensation) en plus de lui faire bénéficier d’une enveloppe d’investissement. Etait-il dans l’intérêt financier de la commune de rejoindre les Sorgues du Comtat ? Interrogés par les élus de l’opposition, les élus de la majorité commencent à reconnaître qu’ils ont pris une très mauvaise décision…